Lola Ventós

Lola Ventós est une artiste pluridisciplinaire de l’Empordà bien connue en tant que galeriste à Figueras, où elle a dirigé la galerie Lola Ventós pendant de nombreuses années.

Les qualités artistiques de Lola sont apparues dès son plus jeune âge puisqu’à trois ans, elle peignait déjà. Alors que Lola était toute petite, sa grand-mère, vivant à Colera, l’a emmenée à Portbou voir le peintre Molons qui lui a dit que la petite fille pouvait devenir une très bonne dessinatrice, seulement en voyant comment elle tenait son crayon.

À l’âge de six ans, elle a suivi les cours de Blanca Reig à la Société Erato et au Casino Menestral de Figueras, où Dídac Torrent lui a dit qu’un jour elle serait une grande peintre. C’est à cet âge-là qu’elle a reçu son premier prix de peinture à Figueras.

Un moment très important pour Lola a été son entrée à l’école Àurea de Figueras, où la personnalité du peintre Joan Paradís a été déterminante dans la formation de l’univers pictural de cette artiste.

Lola a poursuivi sa formation tout en donnant elle-même des cours à des enfants, ce qui lui a permis de s’affirmer en tant qu’enseignante didactique pour enfants dans le monde des arts plastiques.

Dès l’âge de seize ans apparaissent ses « âmes », un élément récurrent dans son œuvre. Puis entre dix-sept et dix-huit ans, Lola est sortie des sentiers battus et a créé son propre style.

L’une des principales influences de Lola Ventós était son père. Le père de l’artiste était imprimeur offset et maîtrisait parfaitement le nuancier Pantone. Il imprimait notamment des catalogues d’artistes et dans le cadre de ce travail, il prenait grand soin de reproduire la couleur réelle des œuvres. C’est ce rapport avec l’importance de la couleur qui fait que le travail de Lola reflète une force magnétique avec cet élément dans ses œuvres.

Lola a beaucoup appris de son travail d’enseignante en art et en particulier des enfants, qui pour elle sont l’exemple à suivre car ils n’ont pas peur et n’ont pas de préjugés. Lola est convaincue que pour créer, il faut être libre et pour être libre, il ne faut pas avoir de préjugés. Lorsque l’on crée, il ne faut pas penser à plaire mais à exprimer, il ne s’agit pas de suivre la mode. Pour l’artiste, chaque fois que l’on regarde l’œuvre, il doit s’y trouver quelque chose de nouveau, chaque fois qu’on la voit, il doit y avoir quelque chose de différent que l’on n’avait pas vu avant, c’est ce qui rend l’œuvre vivante, et non pas un élément statique.

Lola explique qu’elle peint par couches, dans une sorte de processus historique où chaque couche est une étape. Parfois donc, elle peint sur des œuvres qu’elle n’avait pas finies mais qui ne l’avaient pas complètement convaincue. Elle nous dit que lorsqu’elle pense à une œuvre, celle-ci est très claire dans sa tête mais le fait est que lorsqu’elle se met à peindre, le résultat final n’est pas celui escompté.

Au cours du processus, des couches de son subconscient émergent à partir d’histoires qu’elle avait oubliées et qui se manifestent de façon automatique. Je me plais à dire que sa peinture est automatique, la partie la plus enfouie apparaît soudainement mais pas spontanément, elle lutte pour sortir et au final, elle jaillit comme un trait de génie et s’exprime de façon radicale.

L’artiste est très attiré par l’Afrique, les couleurs, l’énergie de la terre. C’est ce besoin d’exprimer des émotions de manière volcanique qui fait de chaque tableau une éruption originale dont l’expressivité et la richesse nous émerveillent.

Pour Lola Ventós, la peinture doit exprimer l’essence, l’âme des choses. Sa peinture est un écran du subconscient et nous fait naviguer dans un monde onirique, où les oxydes nous enveloppent de couches d’histoire. L’artiste a fait une recherche à partir de la douleur physique pour trouver un équilibre. Ainsi, l’art devient et reste un bien thérapeutique.